Dans un monde consensuel où la marginalité, l’engagement et le subversif ont de plus en plus de mal à s’imposer, l’exposition collective rassemble des œuvres engagées, réalisées sans retenues ni contraintes, au plus proche de l’émotion. Force de la vie et de la mort, dénuement, sexualité, monstruosité, identité et spiritualité sont autant de liens qui tendent ses œuvres entre elles, qu’elles aient été réalisées en Haïti ou en Europe : mettant à nu l’universalité Haïtienne.
L’exposition réunira sculptures, peintures, photographies, installations et vidéos de 26 artistes contemporains du 17 juin au 17 juillet et sera ponctuée de mercredis à thèmes : performance, musique, littérature et cinéma avec de nombreux invités.
Avec Eugène André, Sergine André, Barbara d’Antuono, Élodie Barthélémy, Ronald Bazile aka Cheby, Jephthé Carmil, MAksaens Denis, Leah Gordon, Céleur Jean Hérard, Kervens Louis, Loren, Leonce Love, Ronald Mevs, Pascale Monnin, Kevin Pierre, Hérold Pierre-Louis, Lesly Pierre-Paul, Michelange Quay, Claude Saturné, Jean-Eddy Rémy, Henry Roy, Eddy Saint-Martin, Catherine Ursin, Placide Zéphyr, La revue DO.KRE.I.S , La revue Intranqu’îllités.
Après la Galerie La Rage à Lyon en janvier dernier, l’exposition MAP DANSE ANBA LAPLI est reçue au Studio Boissière à Montreuil avec un focus Grand Rue pour promouvoir le travail des artistes de ce quartier de Port-au-Prince en Haïti. Cette communauté, à l’origine du mouvement Atis Rezistans et issue de milieu très modeste, s’est distinguée par ses créations à partir de matériaux de récupération. En février dernier, le quartier de Grand Rue a dû faire face à un incendie entraînant la destruction d’œuvres mais aussi d’ateliers artisanaux. En mars, à l’annonce du confinement, la fondation Antoine de Galbert a décidé d’apporter son soutien au monde de l’art contemporain, et le Studio Boissière a bénéficié d’un fonds de soutien pour tous les artistes exposés. La vente des œuvres permettra de continuer à soutenir les artistes.
L’exposition rassemble, outre les créations d’artistes en lien avec Haïti (Leah Gordon, Barbara d’Antuono,…) de jeunes artistes émergents (Hérold Pierre-Louis, Lesly Pierre-Paul, …) des artistes confirmés (Eugène André, Céleur Jean Hérard, MAksaens Denis,…) vivants en Haïti et des artistes haïtiens vivant en Belgique et en France (Élodie Barthélémy, Henry Roy,..). Certains ont déjà exposé lors des Biennales de Venise, Miami, Sydney, Port-au-Prince, pour des musées et galeries : Grand Palais, La Villette, Agnès B ainsi qu’à l’international.
Nos Ancêtres (zansèt) sont-ils plus à même d’entrer en contact avec nous ? Entre pulsion de vie et pulsion de mort, difformité et indicibilité, violence expressive et sublimation, MAP DANSE ANBA LAPLI offre un déploiement du non vivant et de l’ineffable parmi nous. D’emblée, ce voyage sollicite la part transgressive de notre psyché, qui semble endormie… Au cœur de cet ensemble, chaque œuvre crée son propre récit, interpellant les temporalités consensuelles contemporaines et sondant le chaos de notre monde. Cette expérience visuelle rassemble une série d’œuvres qui explorent les limites de la subversion des formes. Les pièces présentées proviennent d’une multitude de pratiques et de médias : allant de la peinture, à la sculpture, à l’installation, à la photographie et à la performance.
Jephthé Carmil