En tant que migrant franco-haïtien, je ne comprends que trop l’impératif de concilier les paradoxes et de rester ouvert à toutes les gammes du vivant.
Mes deux cerveaux, le mental et le viscéral, abritent et superposent deux influences culturelles antagonistes jusque dans leurs fondements.
C’est autant une richesse qu'un fardeau, qui mènent à se réinventer en permanence. Tout se mélange en moi, et ne peut s’harmoniser qu’au sein d'une vision hybride dont la vraie cohérence est à chercher, justement, dans l’amplitude des dissemblances.
Dans les cas comme le mien, de plus en plus nombreux, la forme poétique et le collage s’imposent comme les façons les plus appropriées d’aborder le réel.
La linéarité est compromise et les codes conventionnels font figures de prisons.
Mon œuvre se déploie selon une dynamique, à la fois organique et expérimentale.
Ce qui n’est pas sans rappeler, notamment, le Tout-monde de Édouard Glissant.
HR