En quelques décennies, le nombre de photographes s’est démultiplié de façon stupéfiante, tandis que les images devenaient si présentes qu’elles en contaminaient ce que nous considérons comme réel. Au point, même, d’en altérer la nature.
Confronté à cette r-évolution, j’ai pris la décision de photographier comme on pêche à la ligne. En cultivant lenteur et rareté tels d'inestimables trésors. L'obsession capitaliste de la profusion, qui prend la forme, même en art, d’une injonction à produire toujours plus, et plus vite, ne me parait pas légitime. Pas plus que l’obligation d’inscrire mes actions dans le format du " projet ", devenu l’incontournable mode opératoire de toute pratique.
À changement de paradigme, celui que nous impose l’effondrement systémique actuel, changement de comportement. En recyclant mes archives, dont je tire matière à reconfigurer le monde, j’emprunte au langage du rêve, qui ne connait ni raison, ni linéarité temporelle.
J’emprunte au monde des symboles et des mythes, celui des grands mystères révélateurs de l’âme. L’époque est à la promotion d’autres niveaux de conscience. Qu’ils surgissent de temps immémoriaux, où se révèlent par la maitrise des sciences nouvelles, comme la physique quantique.
HR