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2019/01/27 - MAKE UP/ Selfportrait with Katy Le Sant

Dernière mise à jour : 5 févr. 2019

Photographier un être humain est toujours, pour moi, un sacré challenge.

Il y a l'ego du modèle, ça va de soi. Le mien propre (celui du photographe qui tient à sa réputation). Et enfin, le jugement social, qui s'étend de l'environnement professionnel ou affectif, à la foule des regardeurs anonymes.

Dans ma pratique, compte tenu du caractère pérenne de la trace laissée par une photographie, aucun de ces éléments n'est à négliger. Conjugués les uns aux autres, ils constituent la cause de l'anxiété qui accable tout portraitiste consciencieux.

J'ai appris à supporter cette pression, jusqu'à en faire une bonne alliée.

Je sais que 9 modèles sur 10 ont peur. Ils (ou elles) craignent cette technologie plus nette que la vue, plus incisive que la rétine, que je braque sur leurs corps.

Ils redoutent l'intrusion du voyeur que je suis dans l'espace intime du rapport qu'ils entretiennent à leurs apparences. Peuvent-ils vraiment se fier à moi? Qui suis-je pour m'octroyer de tels pouvoirs?

Pour être honnête, j'avoue me délecter de ce type de confrontations. En plus de flatter ma volonté de puissance, elles m'acculent à mes responsabilités, compromettent mon droit à l'erreur. Mais avant toute chose, elles me dévoilent une humanité que j'aime. Les hommes et les femmes dans leur vulnérabilité me touchent profondément. La timidité, la gêne, et même la gaucherie, sont pour moi les véritables attributs de la beauté, car je m'y reconnais. Mes portraits illustrent ce goût singulier. Ils se veulent une sublimation de la défaillance, une captation égalitaire de ce que nous essayons de dissimuler. La simple nudité de nos faces désarmées érigée en parangon de la séduction.


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